Salle comble récemment pour la conférence « France is AI » au Hub Bpifrancepour mieux mesurer l’impact de l’intelligence artificielle. Au-delà des membres de l’écosystème digital (startuppers, investisseurs…), plusieurs dizaines de curieux ont fait le déplacement, preuve d’un engouement grandissant pour le sujet.

A l’heure où Google déploie son assistant personnel Allo, conçu pour répondre à vos messages, effectuer des recherches et organiser votre emploi du temps, Edward Snowden dénonce celui-ci comme un outil de surveillance de masse. S’il est facile aujourd’hui de recenser les espoirs et les inquiétudes liés à l’intelligence artificielle (IA), il est en revanche bien plus complexe de comprendre ses applications concrètes. C’est pourquoi Paul Strachman, Associé new-yorkais  de notre client le fonds ISAI,  et Cécile Brosset, patronne du Hub, ont commencé par décrire le paysage de l’intelligence artificielle.

Paul_Strachman_France_is_AIL’IA, un environnement concurrentiel dense présenté par Paul Strachman

Ainsi, Grégory Renard, CEO d’XBrain, envisage un futur ou nos interactions avec une intelligence artificielle se feront par la parole, à l’image du film Her où Joaquim Phoenix converse toute la journée avec son assistante digital (une sorte de super-Siri). Mais cela nécessitera de rendre l’IA à la fois plus performante et plus humaine dans ses réactions.
Dans le domaine de la santé, l’enjeu est différent, et Jérôme Kalifa, CEO de Rythm, tire un constat doux-amer : « La rencontre entre l’IA et la santé aurait dû avoir lieu il y a quinze ans. La vraie difficulté est de réunir des data analysts, des développeurs, des juristes, et des professionnels de santé, ce qui arrive enfin aujourd’hui ».

Mais c’est Rand Hindi, fondateur de Snips, qui a fait la plus forte impression grâce à son intervention sur l’utilisation des données et le rôle du contexte dans les réponses d’une IA. Rand Hindi conçoit un assistant personnel, Snips, en ayant l’ambition de « faire disparaître la technologie ». Pour lui, le rôle de l’IA est de nous dégager du temps libre. Pour ce faire, c’est elle qui doit gérer les technologies qui nous sollicitent chaque jour et être capable de comprendre le contexte dans lequel des requêtes lui sont formulées. Et pour obtenir ces informations, une seule solution : lui donner l’accès à vos données personnelles (géolocalisation, emails, contenu des SMS…). Snips, l’assistant personnel développé par Rand Hindi, assemble ces données afin de répondre correctement à ces requêtes.

Une interrogation légitime survient naturellement : comment Snips manipule-t-il les données de ses utilisateurs, où les stocke-t-il ? Sur ce point, la réponse de Rand Hindi est cinglante : « Snips opère uniquement sur le téléphone. Vos données n’ont pas besoin d’être stockées sur un serveur. Nous ne les extrayons pas, n’en voulons pas, et n’en avons pas besoin. Une entreprise qui prétend avoir besoin de vos données sur ses serveurs pour vous proposer un service d’assistant personnel vous ment. Elle en fait autre chose ». Les géants de la Silicon Valley, Google en tête, apprécieront.

Enfin, Cardiologs s’est vu remettre le prix du Startup Contest Award organisé pendant la journée  des mains du patron d’ISAI Jean-David Chamboredon et de Nicolas Dufourcq, président de Bpifrance. Cette start-up, qui développe un outil de diagnostic médical automatique pour interpréter les électrocardiogrammes, passera 6 mois au sein de StartX, l’accélérateur de l’université de Stanford. Une application de l’intelligence artificielle moins spectaculaire qu’au cinéma, mais n’est-ce pas précisément ce que l’on souhaite ?

Dimitri Lecerf
Kablé Communication

 

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