Dans le cadre d’un voyage d’étude, 25 étudiants en communication digitale ont tenté de percer les mystères de la résurrection de Dublin : en grave crise économique hier, et aujourd’hui 8ème ville européenne la plus attractive pour y établir sa start-up. Nous y avons rencontré plusieurs entreprises iconiques et avons échangé avec elles pour comprendre ce regain de vitalité.

Bercé par les contes et légendes qui circulent autour de Google, qui n’a jamais rêvé d’y travailler? On se plaît à fantasmer sur des toboggans géants plutôt que des escaliers, des employés qui se baladent en skate, des piscines à boules multicolores… Nous avons infiltré les locaux du siège européen à Dublin pour observer les conditions de vie des « Googlers chanceux ».

Si le géant américain nourrit certains mythes moins reluisants (une entreprise sectaire, où les employés sont formatés plus que formés), certains éclaircissements sur les conditions de vie au sein de Google, viennent d’eux-mêmes lorsque l’on entre au siège. Nous avons notamment trouvé réponse auprès de notre guide, Samuel, 25 ans, qui tout en nous faisant visiter, s’est focalisé sur les avantages différenciant de Google sans mentionner le travail en tant que tel.

Une entreprise qui « bichonne » ses employés

Une fois la porte passée, l’œil du visiteur est tout de suite interpellé par les gigantesques lettres colorées de Google, sous lesquelles sont placés de confortables canapés. Nous nous y installons en attendant notre guide, qui arrive, tout sourire, quelques minutes plus tard. Nous franchissons le système de sécurité, au demeurant assez basique contrairement à celui d’autres GAFA… Nous entrons dans le siège aux couleurs Google, grimpons les escaliers couleurs Google, et sommes frappés par les multiples infrastructures mises à disposition du salarié. Surprise ! Alors que notre visite a lieu un week-end, certains employés sont encore dans les murs. Derrière une vitre, ils s’exercent dans une gigantesque salle de sport : quand certains soulèvent des haltères accompagnés de coachs sportifs, d’autres font des longueurs dans une piscine grand luxe. Vont-ils travailler ensuite, ou profitent-ils seulement des avantages offerts par l’entreprise ?

Nous n’aurons pas l’occasion de poser la question : un peu estomaqués devant ce spectacle, nous reprenons la visite après une courte pause. Quelques étages et, selon les panneaux, 1000 pas plus tard, nous arrivons devant une sorte d’hôpital miniature, où se côtoient dentistes, médecins et autres chambres de luminothérapie. Pour une détente plus poussée encore, les employés collectent des tickets, qui leur donnent accès à un massage relaxant. Est-ce possible d’être plus chouchouté qu’un employé de Google ? On en doute.

Quoi qu’il en soit, Samuel nous sort le grand jeu ! Nous traversons ensuite plusieurs bureaux et salles conviviales, des bleues, des roses, des salles orientales et autres cuisines gratuites en libre-service… Nous montons une demi-douzaine d’étages pour atteindre enfin le point culminant du siège qui donne accès à une vue de tout Dublin. Derrière ces immenses vitres, la domination de Google sur les autres GAFA est évidente, et l’immeuble de 13 étages surplombe le quartier tech avec la force tranquille des leaders bien installés.

Le revers de la médaille

Pourtant, avec ses nombreux services idylliques, Google est accusé, à tort ou à raison, de maintenir ses employés dans une cage dorée dont il est « très dur » de sortir selon l’un d’entre eux. Qui, en effet, voudrait manger ailleurs qu’à Google, se faire soigner ou faire son sport ailleurs qu’à Google ? C’est si pratique ! Les frontières deviennent alors assez troubles : à quel moment l’employé travaille, et à quel moment profite-t-il seulement des lieux ?

Une « bulle » certes confortable, mais qui profite grandement à l’entreprise. En effet, mieux l’on se sent dans les murs de Google, plus long sera le temps passé en entreprise. Et échanger avec ses collègues lors des pauses déjeuners n’est-il pas un moyen de continuer à faire réfléchir les salariés tout en mangeant ?

Plus édifiant encore, les jeunes recrues doivent rester plusieurs semaines dans une seule et même pièce pour recevoir une formation qui leur permet ensuite de recevoir leur nom de baptême : « Googlers ». Enfin, près de trois Googlers sur quatre restent dans la bulle Google même au sortir d’une journée de travail, en habitant dans un périmètre très proche de l’entreprise. « Même de chez nous tu captes la WIFI de l’entreprise. » nous confie notre guide.

Alors, derrière cette façade à la Disney, est-ce vraiment l’entreprise de nos rêves ? Pas si sûr.

 

Manon La Fontaine
Kablé Communication Finance
@ManonLaFontaine
@Kable_cf

 

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